Un cours de yoga yin et restaurateur à Yoga Bhavana
Un lundi soir à Montréal, je pousse la porte du joli centre Yoga Bhavana, en plein cœur de Villeray, aéré, reposant, tout de bois clair. Marie-Daphné Roy, lumineuse, sereine et attentive, demande à la ronde : « Qu’est-ce qui vous amène aujourd’hui? De quoi avez-vous besoin, de quoi avez-vous envie? » Les réponses sont d’abord un peu hésitantes, puis plus assurées. Marie-Daphné réfléchit deux minutes, puis le cours de yoga restaurateur commence. Il prendra en compte les états d’esprit et de corps de chaque personne présente. Une heure vingt minutes d’étirements très profonds et de travail intense d’alignement dans la douceur et l’écoute de soi. Marie-Daphné Roy est la fondatrice de Yoga Bhavana, qui a vu le jour au mois de mars dernier. Dans une entrevue avec Dance from the mat, Marie-Daphné parle de yoga restaurateur, de pratiques adaptées, de yoga thérapeutique, d’engagement social et communautaire, et de ce que peut apporter le yoga dans un monde qui ne tourne pas rond, entre autres dans le contexte actuel au Québec.
Dance from the mat : Que veut dire Bhavana?
Marie-Daphné : C’est un terme en sanskrit et en pâli, qu’on retrouve dans les traditions hindoues et bouddhistes. Il évoque la notion de cultiver, dans le sens d’amener à l’existence. En bouddhisme, le terme Bhavana est souvent utilisé de concert avec une autre notion qu’on souhaite développer, par exemple Metta Bhavana, soit la méditation qui fructifie l’amour bienveillant, ou Samatha Bhavana, c’est-à-dire le développement de la tranquillité. Dans le terme de Bhavana, il y a l’idée qu’il y a toujours une partie de nous qui peut se développer autrement et s’enrichir. Il est toujours possible de créer de la place pour fertiliser quelque chose, quel que soit notre état au départ, que l’on soit fatigué, mal en point, triste ou joyeux… On vient pratiquer tel qu’on est et les possibilités sont multiples. Ces diverses significations m’inspirent et correspondent à mon souhait d’encourager les personnes à cultiver le yoga et à se rencontrer elles-mêmes telles qu’elles sont, avec lucidité, discernement et bienveillance. C’est qu’ainsi que m’est venu le désir de créer un lieu où on peut développer ce que l’on veut selon son état physique, mental et spirituel. Bhavana signifie de surcroît lieu et demeure. Je voulais un lieu où partager les enseignements généreux de mes professeurs et transmettre ce qui me nourrit et ce qui me passionne depuis quelques années.
Marie-Daphné Roy. Photo de Jean-François Brière
Dance from the mat : Yoga Bhavana propose des cours de yoga diversifiés, yoga vinyasa, yoga restaurateur, yoga yin et restaurateur, yoga thérapeutique, etc. Qu’est-ce que c’est le yoga restaurateur?
Marie-Daphné : Le yoga restaurateur consiste à utiliser des accessoires pour aider des personnes qui ne sont pas assez souples ou fortes à faire l’expérience des asanas sans douleur et en toute sécurité. En particulier, cela leur permet de rester longtemps dans certaines postures et d’en tirer des bienfaits. Les accessoires qu’on peut employer sont des bancs, des chaises, des blocs, des ceintures, des traversins, des couvertures, le mur, etc. Développée principalement au sein de l’école de B.K.S. Iyengar, cette pratique contribue notamment à l’atteinte d’un alignement optimal. En effet, les accessoires peuvent être utilisés comme des bornes nous aidant à nous repérer dans l’espace et dans la posture. Dans une vision large, il s’agit d’un yoga qui fait tout simplement appel à d’autres outils que le tapis.
Une posture de yoga restaurateur. Photo de Jean-François Brière
Dance from the mat : Quelles sont les caractéristiques spécifiques du yoga restaurateur par rapport à une autre pratique de yoga?
Marie-Daphné : Par rapport au yoga plus fluide, le yoga restaurateur nécessite plus de patience, de réceptivité et d’attention. Le type d’action et d’endurance requis est d’un autre ordre que dans les pratiques dynamiques. Au fil du temps, on a pris de plus en plus conscience de l’intelligence de cette pratique qui permet de tenir les postures plus longtemps sans créer de stress et en conservant l’énergie. L’équilibre simultané entre l’action et la relaxation dans les postures facilite le passage des bienfaits ressentis dans les muscles vers les nerfs et vers les différents organes. En effet, les effets ont le temps de se propager dans le système nerveux, le système circulatoire, le système respiratoire, etc. Ceci peut transformer une pratique de yoga habituelle en pratique de yoga thérapeutique. Avec la réalisation de tout cela, le yoga restaurateur s’est progressivement développé, notamment grâce à l’apport d’un des professeurs seniors de Mr. Iyengar, Ramanand Patel. Ramanand est d’ailleurs le principal professeur de yoga de Hart Lazer, qui est mon professeur principal à moi depuis 2005.
Dance from the mat : Et le yoga yin, à quoi cela correspond?
Une posture de yoga yin. Photo de Jean-François Brière
Marie-Daphné : Le yoga yin*, c’est toute une autre lignée que le yoga restaurateur. Il s’agit de postures tenues au sol sans accessoires, de manière complètement passive, pendant 3 à 5 mn. Le but du yoga yin est d’atteindre les tissus conjonctifs et les articulations, ce qui prend du temps. Le yoga yin vise aussi à travailler les méridiens, prenant appui sur la médecine chinoise. Les muscles sont yang, les tissus conjonctifs et les articulations sont yin. Il ne faut pas oublier que les notions de yin et yang sont mouvantes, en relation l’une avec l’autre. Dans l’ensemble, le yoga yin* est plus statique que le yoga yang*. Selon Sarah Powers avec qui j’ai étudié, le yoga yin offre des possibilités de cultiver une attention méditative. Le défi est de rester concentré et connecté à sa respiration, d’être attentif à ce qui émerge. Les sensations font partie de la donne, c’est pour cela que cette forme de yoga passif ne fait pas appel à des accessoires. Par conséquent, tout comme le yoga restaurateur actif, le yoga yin n’apporte pas nécessairement du confort, contrairement au yoga restaurateur passif, qui vise surtout un apaisement et une profonde détente.
Dance from the mat : Quels bienfaits peut-on retirer d’une pratique de yoga restaurateur?
Marie-Daphné : Le yoga restaurateur permet de développer la patience, la tranquillité, la concentration, la circulation sanguine et la capacité respiratoire. Il permet d’atteindre assez vite un état qui implique à la fois l’engagement et la relaxation. Les effets se font ressentir sans tarder. On sent notre corps et notre esprit revitalisés. C’est une pratique fabuleuse lorsqu’on est fatigué mentalement, émotivement ou physiquement. Puisque notre système nerveux se détend progressivement, les tendances anxieuses s’apaisent. Ce n’est pas la seule forme de yoga qui a une telle faculté, mais celle-ci est généralement plus rapide et plus accessible. En particulier, comme c’est une pratique lente, on a le temps d’ajuster la posture pour être vraiment bien. Et comme tout le monde est soutenu par des accessoires, si un élève utilise un traversin et l’autre un bloc, personne ne se sent mal à l’aise ou moins capable de faire la posture.
Dance from the mat : Justement, j’ai remarqué pendant tes cours de yoga restaurateur que c’est une pratique « sur mesure » : non seulement tu adaptes le cours à l’état du jour des personnes présentes, mais tu ajustes également chaque posture à chaque élève, en rajoutant ou en enlevant des accessoires.
Marie-Daphné Roy. Photo de Jean-François Brière
Marie-Daphné : Effectivement, le yoga restaurateur est une pratique « sur mesure », qui prend en compte les besoins de chaque élève. Je crois que c’est ainsi que l’a pensé et l’a voulu Iyengar, qui désirait ajuster les postures aux personnes pour qu’elles puissent cultiver une pratique de yoga. Nous parlons d’ailleurs de « pratiques adaptées » à Yoga Bhavana. Je cherche à adapter chaque cours et chaque posture en fonction des élèves présents, car c’est ce qui me semble juste et approprié. Cela nécessite beaucoup d’écoute et d’attention. Par conséquent, nous avons préféré fixer un nombre maximal de personnes pour pouvoir les accompagner de près.
Dance from the mat : Le yoga restaurateur nécessite-t-il un engagement musculaire?
Marie-Daphné : Le yoga restaurateur peut être passif ou actif. Dans la pratique passive, il n’y a pas d’engagement musculaire. Le corps est relâché mais l’attention, elle, est encore plus mobilisée pour pouvoir ajuster sa posture et prendre conscience de soi-même. La pratique active fait appel à la fois à l’attention et à un engagement musculaire. Elle peut être exigeante pour le corps. Dans la plupart des cours à Montréal, le yoga restaurateur enseigné est de type passif, le corps fond dans les accessoires, ce qui est extrêmement agréable. À Yoga Bhavana, nous proposons plusieurs types de yoga restaurateur.
Une posture restauratrice active. Photo de Jean-François Brière
Dance from the mat : Le yoga restaurateur a-t-il des effets sur l’esprit et l’attention?
Marie-Daphné : Le yoga restaurateur crée un espace pour qu’on puisse prendre conscience de soi, physiquement et émotionnellement. On observe ce qui émerge comme sensations physiques, émotions, discours interne, schèmes de pensée, etc. On a le temps et l’espace pour mieux connaître ses faiblesses et ses forces, pour réaliser ce qui apparaît et ce qui voudrait prendre le dessus… On peut prendre conscience des possibilités de s’ouvrir, de sa vulnérabilité, des parties du corps qu’on a peur de déployer, etc. Quand une telle peur émerge, on peut s’endormir, paniquer, ou ne plus porter attention à sa respiration, et il est important d’en prendre conscience. En fait, le yoga restaurateur est proche de la méditation, puisqu’il permet de s’observer et de prendre conscience de soi. Il offre de nombreuses possibilités de moments méditatifs, propres à chacun. On est invité à être présent, à observer tout ce qui se passe dans le calme, à s’accueillir comme on est. On apprend à être à l’écoute dans le reste de sa journée : à l’écoute de soi, des autres, dans notre vie familiale et sociale, dans nos rencontres, dans notre travail, etc. On apprend aussi à observer comment on contribue à l’environnement, à repérer nos schèmes de pensée et d’action et à être bienveillant envers autrui. Tout cela demande un grand effort de présence, de concentration et d’humilité.
Dance from the mat : Le yoga restaurateur est donc connecté à l’état méditatif?
Marie-Daphné : Oui, le restaurateur est la pratique de yoga qui se rapproche le plus de la méditation selon moi. C’est peut-être pour cela que certaines personnes ont de la difficulté avec cette approche. Si elles ont du mal avec le silence, si elles sont habituées au mouvement constant, aux instructions continuelles, aux sensations vives et mouvantes, à la musique, une pratique de yoga restaurateur peut beaucoup les surprendre. Elle peut susciter un grand soulagement ou, au contraire, un profond malaise.
Dance from the mat : À ce propos, est-ce tout le monde peut faire du yoga restaurateur? Y a-t-il des contre-indications, par exemple pour les personnes âgées, malades ou blessées?
Marie-Daphné : Tout le monde peut en faire, il suffit de l’adapter à ses besoins et à ses caractéristiques. Par exemple, pour les personnes âgées, on évite les postures qui pourraient entraîner une compression des vertèbres si l’on ne fait pas attention et on combine du yoga restaurateur à un mélange de mouvements. Le propre du yoga restaurateur, c’est qu’il est très accessible et qu’on peut tout le temps l’adapter, en faisant appel à beaucoup d’écoute et de créativité. Si l’on n’est pas présent et attentif, on peut se blesser dans toute forme de yoga et dans toute activité physique. Puisqu’on reste plusieurs minutes dans les postures restauratrices, il est primordial de les ajuster à nos limites.
Dance from the mat : Faut-il faire à la fois du yoga vinyasa et du yoga restaurateur? Une personne passionnée de yoga restaurateur peut-elle se cantonner à cette pratique?
Marie-Daphné : Toute chose prise à son extrême peut être nuisible. Une pratique excessive de yoga restaurateur pourrait donc avoir des effets néfastes. Elle peut éventuellement générer de la pesanteur, de l’apathie, voire un état dépressif. On peut devenir lent et lourd. Pour cultiver une pratique de yoga équilibrée, il est important de combiner à la fois du restaurateur (yin) et du dynamique (yang). Nos besoins de tous ordres, physiques, mentaux, émotifs et spirituels, fluctuent constamment : généralement, une seule approche ne suffit pas. Chaque personne doit user de discernement et de lucidité pour voir de quoi elle a besoin (et non pas quelles postures elle a le goût de faire). Si l’on est malade ou fatigué, si l’on a ses règles pour les femmes, ou que l’on a besoin de douceur dans son cœur, le yoga restaurateur pourrait être la pratique principale, accompagnée d’une pratique plus active à raison d’une à deux fois par semaine : yoga yang, natation, course à pied, vélo, etc. Cette deuxième activité n’a pas à être nécessairement du yoga, du moment qu’elle privilégie le mouvement dans la fluidité et pas uniquement la solidité dans la terre, comme le yoga restaurateur. Si l’on est en forme, il est recommandé de faire à la fois du yoga yang et du yoga restaurateur : ce sont des approches complémentaires, et leur combinaison favorise l’harmonie. Autrement dit, il est recommandé d’avoir une pratique équilibrée où l’on cultive, d’une part, la force, la volonté et la capacité à donner et, d’autre part, la capacité à prendre conscience de soi-même, à recevoir et à lâcher prise.
Photo de Jean-François Brière
Dance from the mat : Qu’en est-il pour toi? Est-ce que tu pratiques à la fois le yoga actif et le yoga restaurateur?
Marie-Daphné : Pour ma part, je suis formée en yoga Kripalu. Auparavant, je pratiquais uniquement le yoga actif et le peu que je connaissais du yoga restaurateur, je le trouvais ennuyeux. Les diverses étapes et embûches de la vie m’ont menée à suivre une formation avec Hart Lazer, dont l’approche allie le Iyengar et l’Ashtanga et fait beaucoup appel au yoga restaurateur. Je suis alors tombée en amour avec le yoga restaurateur! Selon la perspective de la médecine ayurvédique, trois éléments ou dosha coexistent chez chaque personne : Pita, Vata et Kapha. Le ou les dosha (s) dominants déterminent ses caractéristiques, ses points forts et ses points faibles. À partir de cela, on peut élaborer un mode de vie qui apporte de l’équilibre à la personne. Le yoga restaurateur est idéal pour ceux ayant du Vata ou Pitta en excès, favorisant le Kapha. En termes ayurvédiques, j’avais un profil Pitta-Vata en excès avant de m’approprier les pratiques restauratrices. J’ai développé du Kapha et depuis, je suis beaucoup plus stable, tranquille et solide. Mon défi actuel est de maintenir une pratique de vinyasa, car j’ai surtout le goût de faire du restaurateur! Outre les formations avec Hart, je prends des cours de vinyasa avec des professeurs dans mon centre : cela me fait du bien et me rééquilibre. Selon la médecine chinoise, on est plutôt yin ou plutôt yang dans notre vie quotidienne et dans nos pratiques. Il est essentiel de voir où on se situe et de favoriser une pratique harmonieuse. De là vient mon désir de créer une école de yoga où la pratique est libre et non figée. Le yoga yang qu’on enseigne à Yoga Bhavana vient de l’Ashtanga mais s’appuie sur une liberté de choix dans les séquences.
Photo de Jean-François Brière
Dance from the mat : Vous proposez aussi à Yoga Bhavana des pratiques de yoga thérapeutique, de quoi s’agit-il?
Marie-Daphné : Définir le yoga thérapeutique est délicat, car on ne prétend pas guérir. Ni Hart ni son professeur Ramanand Patel n’utilisent ce terme. J’ai choisi de l’employer, car il fait clairement référence à une intention de faire du bien, d’équilibrer, d’apaiser les parties stressées du corps et de renforcer les parties qui sont faibles. Le yoga thérapeutique fait appel à diverses pratiques, vinyasa, restaurateur, yin, des mouvements simples, etc. Chaque semaine, nous nous penchons sur un thème spécifique, par exemple, l’insomnie, les épaules, les lombaires, etc.
Dance from the mat : Le yoga peut-il aider des personnes malades, même s’il n’y a pas de prétention de guérison?
Marie-Daphné : Effectivement, plusieurs études scientifiques ont mis en lumière que le yoga, notamment restaurateur, peut apporter des bienfaits à des personnes gravement malades, par exemple atteintes de diabète ou de maladies cardiovasculaires. Le yoga peut aider physiologiquement et psychologiquement ces personnes.
Photo de Jean-François Brière
Dance from the mat : Tu as fondé Yoga Bhavana à Villeray, où tu habites. Est-ce que tu as choisi ce quartier pour des raisons particulières?
Marie-Daphné : J’ai déménagé à Villeray en 2008. Je suis tombée en amour avec ce quartier et j’avais le désir de faire partie d’une communauté, d’être enracinée quelque part et de m’impliquer. C’est ici que j’habite, que j’ai envie de donner. Je contribue donc à la vie de mon quartier à travers ce que je connais, l’enseignement du yoga. Être ancrée dans mon quartier contribue à transformer mon enseignement. En fait, j’ai changé progressivement : mes raisons de pratiquer et d’enseigner ont évolué, en fonction de mes expériences de vie. Auparavant, j’avais une vision plutôt ascétique et austère du yoga, moins reliée à la vie quotidienne. Je m’intéressais surtout aux pratiques hindoues et traditionnelles. Peu à peu, je me suis sentie davantage concernée par les problèmes des gens, parce que je les vivais aussi. De là vient entre autre mon désir de créer un lieu à Villeray pour transmettre tout ce qu’on m’a donné avec générosité pendant des années.
Dance from the mat : On vit une période particulière en ce moment au Québec, avec le mouvement social. Le yoga a-t-il quelque chose à apporter un contexte comme celui-ci?
Marie-Daphné : Il me semble que oui. Si on est présent à soi, si on développe sa sensibilité à l’égard des autres, de ce qui nous entoure, de ce qui semble faire violence et de ce qui ne tourne pas rond, le yoga peut permettre de développer un discernement pour décider de l’action juste à entreprendre. Il aide à voir les réalités telles qu’elles sont. Il y a une place dans le yoga pour la mobilisation, sans réactivité, mais en ayant pris le temps de ressentir les choses. L’action appropriée s’impose alors d’elle-même. Mais cela dépend beaucoup des enseignements associés au yoga. Faire des asanas ne suffit pas. Aussi, il y a une dichotomie dans le yoga : certaines personnes renoncent au monde, à la famille, aux activités quotidiennes, à un certain engagement social ; elles privilégient les activités individuelles et introspectives dans le cadre d’une communauté d’ascètes et se déconnectent des soucis humains (à la base, c’est ce que le yoga préconisait). D’autres personnes décident de vivre dans le monde tout en sachant qu’il ne s’agit pas d’une finalité ; elles font appel à la lucidité pour entreprendre des actions justes. Ces deux positions peuvent être justifiées. On peut aussi s’inspirer du karma yoga, un yoga de l’action où on agit au mieux de ses connaissances, de ses capacités et de son discernement, le cœur pur, tout en lâchant prise sur les résultats de son action.
*Dans la philosophie chinoise, le yin et le yang sont deux notions complémentaires qui s’expriment dans toutes les dimensions de la vie et de l’univers. Le yin fait référence au noir, au féminin, à la lune, au sombre, au négatif, au froid, etc. Le yang évoque le blanc, le masculin, le soleil, la clarté, le positif, la chaleur…