Un an après la sélection de We might as well par Cinedans, la réalisatrice libanaise Wafa’a Halawi récidive avec Salt in my nose. Ce nouveau film a ceci de particulier qu’il s’inscrit dans le cadre d’une initiative éducative mise sur pied par Julie Weltzien et Anne Gough à l’Université Américaine de Beyrouth, 4D Dance-Design Design-Dance. Destinée principalement à de jeunes non-danseurs vivant en milieu urbain, 4D vise à « réétablir des connexions physiques avec l’environnement abandonné»,, en faisant appel à une interaction à travers le corps et tous les sens avec le milieu naturel. Le projet prend appui sur l’apport de participants qui développent des séquences chorégraphiques et adaptent celles-ci à un lieu sélectionné par leurs soins. En effet, les instigatrices du projet, Julie Weltzien et Anne Gough, se sont données un rôle de facilitatrices catalysant un processus collectif de créativité et de recherche et ne voulaient surtout pas être des professeurs ou des chorégraphes auditionnant pour une performance.
Le projet 4D est ancré dans les réalités et le contexte du Liban, caractérisé par une mutation accélérée des paysages urbains et ruraux liée à l’urbanisation et par une scène de danse contemporaine en plein essor. Non contentes d’introduire des jeunes au mouvement et à la danse contemporaine, Julie Weltzien et Anne Gough souhaitaient également investir des lieux abandonnés ou marginaux pour des performances éphémères et connecter entre eux les milieux ruraux et urbains. 4D a ainsi donné lieu à des périodes de recherche collective qui ont abouti à la production de trois films de danse dans la montagne enneigée, au bord de la mer et dans la ville, avec le concours de Wafa’a Halawi.